Les 7 municipalités de Lanzarote
Mis à jour le 1 juin 2020 par Frédéric
L’île de Lanzarote, qui fait partie de la province de Las Palmas, est divisée en 7 municipalités ou communes. La plupart des visiteurs en ignorent le nom et les limites et le but de cet article est de les présenter brièvement ainsi que les principaux villages ou sites qui se trouvent sur leur territoire. Lanzarote c’est bien plus que les 3 resorts touristiques les plus connus de Puerto del Carmen, Costa Teguise et Playa Blanca.
Arrecife (capitale)
La commune d’Arrecife qui couvre la ville du même nom, capitale de l’île, est la plus petite commune et probablement aussi la moins connue. Elle s’étend sur 22,7 km² seulement mais c’est celle qui est la plus peuplée avec 61 000 habitants soit environ 40 % de la population.
Avant de devenir capitale la ville abritait depuis le 15ème siècle un port de commerce pour les échanges avec le continent. En 1722 une tempête a presque rasé la ville forçant de nombreux habitants à l’émigration. Par la suite la ville a profité de la fuite de la population de Yaiza suite aux éruptions de 1730 pour se repeupler et devenir la principale ville de l’île au point de voler à Teguise le rôle de capitale en 1852.
La ville possède le seul ‘gratte ciel’ de l’île, le Gran Hotel un immeuble de 17 étages situé en bord de mer. Incendié en 1994 il a été retapé en hôtel 5 étoiles avec un bar au dernier étage qui permet d’avoir une superbe vue sur les environs.
Le port qui a permis le développement de la ville au 15ème siècle est toujours une porte d’entrée importante pour l’île pour l’industrie de la pêche et le cargo, mais il accueille également de plus en plus de bateaux de croisières.
Arrecife abrite aussi la belle plage de El Reducto, bordée d’une belle promenade. Les petites rues de la ville sont bordées de bâtiments parfois (souvent) défraîchis et de boutiques. L’avenue piétonne Calle Y Castillo est l’artère commerçante de la ville bordée de magasins. Arrecife est aussi la seule ville de l’île ou on peut trouver un magasin de matériel photo (un peu) convenable (Visanta, Calle Dr. Rafael González).
Le Charco de San Gines est une belle lagune parsemée de petits bateaux et bordée de restos et bars. C’est un endroit sympa et fort animé en soirée et le week-end. Le charco a tout d’une image de carte postale et vaut un petit détour.
Haría
La ville de Haria est entourée de palmiers ce qui fait que la vallée dans laquelle elle se trouve est surnommée la « vallée aux mille palmiers » (je n’ai pas compté). La légende dit qu’au 17 et 18ème siècle on plantait un palmier pour célébrer la naissance d’une fille et deux palmiers pour celle d’un garçon.
Au centre de la ville on trouve une belle place ombragée qui sert le samedi matin pour le marché. Elle compte quelques bars et restos ou faire une petite pause. La ville abrite également la dernière maison de César Manrique qui a été transformée en musée et permet de visiter son atelier. L’ensemble est resté tel qu’il était lorsqu’il est décédé en 1992. Les alentours d’Haria ou de Maguez, un village un peu plus au nord sont probablement parmi les plus verdoyants de Lanzarote. C’est d’ailleurs sur la ‘Montaña de Haría’ que l’on trouve El Bosquecillo, le seul petit bois du nord de Lanzarote.
A la pointe nord de la municipalité on trouve d’un côté le Mirador del Rio, un mirador (= point de vue) construit par Manrique qui offre une belle sur l’île de La Graciosa. La route LZ 202 pour y arriver est étroite mais offre une superbe vue sur l’île.
Encore plus au nord se trouve le village d’Orzola. Avec son petit port le village sert de point de départ pour les nombreux voyageurs qui se rendent à la Graciosa. Plusieurs compagnies effectuent le trajet ce qui permet d’avoir un bateau toutes les 30 minutes environ en journée. En parcourant la LZ1 vers le sud on passe près du lagon de Caleton Blanco et de ses plages blanches.
Quelques kilomètres plus loin ce sont les Jameos del Agua et la Cueva de Los Verdes qui sont visibles à l’horizon. Ces deux sites se trouvent dans un tunnel formé par la lave venant du volcan de la Corona que l’on aperçoit à droite. En continuant vers le sud on passe près de Punta Mujeres et d’Arrieta. Ce dernier village possède une belle plage de sable idéale pour piquer une tête si la mer est calme ou pour apprendre à surfer s’il y a un peu de vagues. La plage possède de très bonnes installations sanitaires (WC/douches) et plusieurs restaurants et bars ce qui explique qu’on y trouve souvent du monde l’après midi, le soir et le week-end.
Un peu plus loin à la sortie de Mala se trouve la limite de la municipalité d’Haria. C’est en face du musée de la Cochenille que se trouve l’unique route d’accès au village nudiste de Charco del Palo. Implanté dans les années 1970 ce dernier à a été officiellement reconnu comme village nudiste par la municipalité d’Haria en 2017. C’est un village surtout habité par des étrangers (touristes ou résidents) mais extrêmement calme et paisible puisqu’au bout d’une route en cul de sac.
San Bartolomé
San Batholomé est également une municipalité oubliée et pourtant quasiment tous les visiteurs passent sur son territoire puisque c’est là que se trouve l’aéroport renommé récemment pour lui ajouter le nom de César Manrique. Les plages de Guasimeta et Matagorda longent quasiment toute la piste, peut être pas idéal pour la bronzette au calme, mais intéressant pour les amateurs d’avions.
La ville de San Bartolomé est plutôt résidentielle et comme elle est en hauteur, elle offre une belle vue sur la mer et un accès facile à Arrecife et Puerto Del Carmen.
Plus bas, Playa Honda est un centre résidentiel mais aussi commercial de l’île. De nombreux magasins, grandes surfaces et un centre commercial s’y trouvent surtout à proximité de la LZ 2. En bord de mer c’est plutôt résidentiel et c’est une zone surtout fréquentée par les locaux avec assez peu de touristes.
La seule grosse attraction touristique sur le territoire est la Casa Museo al Campesino, crée par Manrique au centre de l’île en hommage aux paysans et leur dur travail.
Teguise
La villa de Teguise qui a donné son nom à la municipalité a été la capitale de l’île durant longtemps avant de céder ce status à Arrecife en 1852. La position dans les terres lui permettait de limiter (un peu) les attaques venues de la mer. Cette petite ville de moins de 2000 habitants est articulée autour d’une place centrale bordée d’une église. Elle abrite quelques musées (musée d’art sacré, musée du timple et musée de la piraterie) et des bars et restaurants sympas. Elle est par contre probablement à éviter le dimanche matin car engluée dans un énorme marché touristique. Le marché de Teguise est le plus grand marché des Canaries. Les échoppes d’artisanat et de produits locaux sont perdues parmi les vendeurs de contrefaçons et les stands de nourriture.
C’est dans cette municipalité que se trouve la station touristique de Costa Teguise. Construite de toutes pièces pour le tourisme à partir du milieu années 70 ; l’idée des promoteurs privés était d’en faire une petite ville organisée comme une ville canarienne typique avec des magasins et restaurant regroupés en une zone compacte entourée de logements. L’idée était aussi de proposer un tourisme plus haut de gamme que ce qui faisait déjà ailleurs sur l’île d’où l’ouverture du Melia Salina, le premier hôtel 5 étoiles de Lanzarote. Si à l’origine la fréquentation était surtout française et scandinave l’ouverture de gros complexes d’appartement comme Sands Beach a fait qu’ici comme ailleurs sur l’île la plupart des touristes proviennent du Royaume-Uni. Comme beaucoup de villes touristiques en Espagne, les constructions abandonnées suite aux crises sont assez nombreuses. Au début des années 2000 du terrain autour de Costa Teguise a été utilisé pour construire des logements pour les habitants de Lanzarote. Cela donne une ambiance plus canarienne à la ville par rapport à Puerto del Carmen par exemple. Malgré l’implantation du premier golf sur l’île, Costa Teguise n’est jamais devenu le resort haut de gamme espéré par les promoteurs.
La municipalité abrite également Famara, le paradis des surfeurs à Lanzarote. Le village a une ambiance assez décontractée et ses kilomètres de belle plage de sable représentent un bel endroit pour une petite balade en bord de mer.
Située tout au nord, l’île de La Graciosa, fait aussi partie de la municipalité de Teguise. Sans aucune route goudronnée, la petite île se visite à pied, en vélo ou en utilisant les jeeps taxis.
Autre lieu important de la municipalité : Tahiche. C’est à cet endroit à quelques kilomètres d’Arrecife, dans un champ de lave que César Manrique a fait construire sa maison à son retour des USA. Après y avoir vécu et travaillé quelques années, il a déménagé pour Haria et la maison de Tahiche est devenue la Fondation Cesar Manrique que l’on visite.
Tías
La ville de Tias doit son nom aux tantes du gouverneur des Canaries Alonso Fajardo en 1495 qui avaient une maison dans la région. Depuis le nom est resté. Tias est une petite ville avec des banques, des magasins et quelques bars et restos. Elle surplombe un golf, offre une belle vue sur la cote et sur Fuerteventura, mais aussi sur Puerto del Carmen.
Si à l’origine Puerto del Carmen était un petit port de pêche, aujourd’hui c’est le lieu de villégiature de très très nombreux touristes depuis les années 1970 et le développement du tourisme. Aujourd’hui c’est plein de bars, de restos, de magasins, d’appartements et hôtels pour touristes. Avec Playa Blanca et Costa Teguise c’est ici que l’on trouve la plupart de l’offre de logements de l’île à destination des touristes.
Il y en a pour tous les goûts, surtout britanniques. Mais il faut avouer que Puerto del Carmen propose de belles plages de sable. PdC est aussi le centre névralgique du célèbre triathlon, l’Ironman de Lanzarote, qui se déroule généralement en mai.
Tinajo
De la ville, le journaliste Agustín de la Hoz disait qu’il « poussait des oignons sur chaque maison » faisant référence à la forme de certaines cheminées des maisons. Et pas uniquement sur les toits car dans le temps on cultivait effectivement des oignons dans la région.
Mais un des lieux emblématique de la municipalité voire de l’île se trouve à quelques kilomètres plus au sud. C’est près de Mancha Blanca que se trouve le sanctuaire érigé en l’honneur de Notre-Dame des Douleurs, la patronne de Lanzarote. La légende raconte que lors des éruptions qui ont secoué Timanfaya en 1730, en 1735 le flot de lave passe par Mancha Blanca et menace Tinajo. Les villageois menés par le franciscain Esteban de la Guardia sont partis à la rencontre de la coulée de lave, ont planté une croix et se sont mis à prier la vierge. La lave s’est arrêtée à cet endroit et pour remercier la Vierge de ce miracle les habitants ont promis de lui ériger un ermitage. Un promesse oubliée durant quelques années.
Sur la côte on trouve le village de la Santa, un petit village traditionnel. Mais quelques kilomètres plus loin au bord d’un lagon on trouve l’urbanisation de la Santa Sport qui constitue la base d’entraînement de nombreux sportifs professionnels du monde entier. Si le centre travaille avec des pros il propose également des activités et stages pour tout le monde tout au long de l’année.
La zone viticole de La Geria commence ici dans la région pour se poursuivre vers Uga et Yaiza. C’est aussi ici près de Masdache que l’on trouve la Bodega El Grifo, le plus ancien vignoble des Canaries qui abrite le musée du vin.
Yaiza
Municipalité du sud de l’île, Yaiza abrite sur son territoire le Parc national de Timanfaya et les montagnes de feu. La ville de Yaiza est une petite ville agréable et très calme avec quelques restaurants et bars, et elle est très loin des masses de touristes. C’est dans les alentours que l’on trouve les Salines de Janubio, le plus grand marais salant encore en activité aux Canaries. Ou encore le petit village d’El Golfo et sa lagune verte le Charco de Los Clicos qui se trouve dans un demi volcan, l’autre moitié ayant été mangée par la mer.
Mais la commune de Yaiza c’est aussi le territoire sur lequel est installé la station touristique de Playa Blanca. D’un petit port de pêche, elle s’est développée dans les années 80 et est maintenant devenue une énorme station avec des dizaines d’hôtels haut de gamme et des belles villas. Mais dans l’ensemble si certaines parties comme la marina sont sympas avec ses bars et restos, dans l’ensemble Playa Blanca c’est un endroit qui ne m’attire pas du tout. Mais chacun son style de vacances. Juste à coté de la ville on trouve la pointe de Papagayo avec plusieurs belles plages de sable. Ces plages font partie des plus belles plages de l’île et sont accessible soit à pied soit en voiture (payant) après quelques kilomètres d’une piste pas plate du tout.
C’est aussi dans la région que l’on trouve l’Atlante del Sol, l’hôtel fantôme ou abandonné de Lanzarote.